Capacité de jouissance
capacité de jouissance, en
droit, aptitude à devenir titulaire d'un droit ou d'une obligation.
La capacité de jouissance est une notion très voisine de
celle de personnalité juridique, car une incapacité générale de jouissance
équivaudrait, en fait, à une absence de personnalité juridique. En effet, une
personne qui ne pourrait jouir absolument d'aucun droit ne serait plus une
personne. C'est la raison pour laquelle il n'existe pas d'incapacité générale de
jouissance en droit français.
En revanche, il peut exister des incapacités spéciales de
jouissance. Par exemple, l’incapacité de recevoir une libéralité : le médecin
qui a soigné un malade pendant sa dernière maladie ne peut recevoir de dons de
cette personne. Il est privé de ce droit et n’en a pas la jouissance, c'est donc
une incapacité spéciale de jouissance.
C'est en regardant les effets de cette incapacité que l'on
arrive à bien distinguer capacité de jouissance et personnalité juridique. Ainsi
l'interdiction de recevoir des libéralités de son malade limite la capacité de
jouissance du médecin, mais ce dernier reste une personne juridique, sa
personnalité juridique demeure et il n'en reste pas moins un sujet de
droit.
La capacité de jouissance est également mentionnée à
l'article 7 du Code civil. On y distingue la capacité politique (aptitude à
jouir des droits civiques) et la capacité civile (aptitude à jouir des droits
civils). Ainsi les étrangers, n’ayant pas le droit de vote, ne jouissent pas des
droits civiques, mais jouissent en revanche des droits civils. Là encore la
différence entre personnalité juridique et capacité de jouissance apparaît bien,
car celui qui n'a pas le droit de vote n'en a pas moins la personnalité
juridique.
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